Middle Sea Race 2024 : une édition tout en contrastes !

Middle Sea Race 2024 : une édition tout en contrastes !

Les habitués de cette classique méditerranéenne le savent bien : la Rolex Middle Sea Race, organisée par l’excellent Royal Malta Yacht Club est une course engagée et exigeante. L’accueil à Malte est à la hauteur de la course, en un mot : excellent ! L’édition 2024 n’aura pas dérogé à l’histoire, les concurrents auront subi toutes les conditions météo, allant d’orages terribles accompagné de trombe à pétole, conduisant à 37 bateaux sur 112 à abandonner sur dématage, voile déchirée etc.
Récit live de Didier , qui skippait le figaro 2 « If – Un Palier Deux Toits« ., exceptionnellement en équipage à 5. 

Généralités:
La RMSR 2024 s’est déroulée du 19 au 26 octobre. Le parcours (anti horaire) autour de la Sicile démarre de La Valette et laisse à bâbord l’ile de la Sicile, le Stromboli, les iles de Favignana, Pantelleria, Pantelusa et retour à La Valette en passant par le détroit entre la grande île de Malte et la petite île de Comino.
Les singularités sont très variées avec :
– Des longs bords (entre les iles ou le long de la Sicile),
– Des passages complexes (au détroit de Messine, au Stromboli, au détroit entre l’ile de Favignana et Marritimo, au détroit à l’est de Comino et à l’arrivée sur La Valette),
– Une météo pas simple (des coups de vent, des zones orageuses et des zones de calme).
 
Retour d’expérience de IF – UN PALIER DE TOITS :
J’ai constitué (sur une initiative prise autour d’un verre à Lorient) un équipage formé de bretons (et un sicilien) rencontrés lors de la Cap Martinique et lors de mon séjour à Lorient après la Cap Martinique. 5 équipiers dans un Figaro 2, c’est pas simple à gérer en logistique et en organisation (2 équipes de quart de 2 et une personne hors quart pour la stratégie, la navigation et les coups de mains dans les zones complexes).
Le convoyage a été long (8 jours) avec des équipiers spécifiques (2 + moi) et un arrêt à à l’ile San Pietro (pour se reposer et attendre un équipier supplémentaire). 
 
J’avais prévu 5 jours de repos (et de tourisme) à Malte. 
Cela a été utile pour moi (bricolage, visite sécurité et papiers pour la course et repos avant la course), mais le tourisme a été très réduit (il me faudra revenir spécifiquement pour ça). 
La Valette est un port très agréable et la ville est belle à visiter (et probablement belle à vivre, également). 
Les personnes du Royal Yacht Club de Mate ont été très accueillantes et disponibles pour nous aider (et elles se sont adaptées à mon anglais très approximatif).
 
Dans le premier coup de vent à l’Est de la Sicile, nous avons été surpris pendant un empannage (tout l’équipage regardait devant et on n’a pas vu venir le grain à 45 nds de derrière !) et nous avons déchiré notre grand spi lourd (mais ça aurait pu être pire puisque 25 bateaux ont abandonné après ce coup de vent).
 
Pour le passage du détroit de Messine, nous avons appliqué les conseils recueillis auprès de marins expérimentés (un long bord le long de la côte italienne (avec un contre courant favorable), une traversée dans la dernière partie du détroit, un court bord le long de la côte sicilienne (avec un contre courant favorable sous l’énorme pilonne électrique du détroit de Messine) et ensuite un bord débridé dans la direction du Stromboli (avec un courant contraire au début et le long de la plage).
 
Entre le Stromboli et la pointe Ouest de la Sicile, nous n’avons pas suivi le routage qui avait été proposé (passage par le nord de Ustica) et nous sommes tombé dans une zone sans vent pendant plusieurs heures alors que les bateaux qui avaient pris une route nord ont été plus rapides.
 
Le passage des Iles de Favignana, Pantelleria et Lampedusa a été difficile. 
Il me faudra réviser les cours de JY Bernot et être plus rigoureux dans l’application des règles sur le contournement des zones de dévent (même si au début la décision est difficile à prendre d’allonger la route).
 
J’avais largement sous estimé la durée de la dernière partie de l’arrivée sur Malte. Les variations du vent et la situation vis à vis de nos concurrents, nous ont conduit à faire du mach racing pendant 5 à 6 heures contre un équipage concurrent. 
Cette dernière phase nous a épuisé (et y compris la fatigue accumulée pendant les 5 jours de courses), mais nous étions à fond dans la régate.
 
Conclusions :
a) Régate fatigante, mais à faire une fois dans sa vie (notamment le départ dans le RIA de La Valette).
b) Régater à 5 dans un Figaro 2, c’est difficile à gérer (mais dans les coups durs, c’est bien (et ça créé des liens forts avec les personnes)).
c) Le parcours est varié et il faut réviser les cours de la MSA et la bible de JY Bernot.
d) Le temps passé pour cette course est long (convoyages + course + marges (temps de repos) = 1 mois).
e) La préparation de cette course a été complexe (dossier administratif du RYCM + préparation du bateau). Pour moi, c’est pas la période la plus Fun (mais Christine m’a bien aidé dans cette phase).
 
Merci à l’équipage de Bretons (Yvan, Stéphane et Hugo) et à Samuel (incomparable Palermois).